Dépannage chauffe-eau électrique

Vous pouvez avoir 2 types de panne. Soit la production d’eau chaude est stoppée à cause d’un problème hydraulique soit à cause d’un problème électrique. Un test simple va vous permettre de répondre à cette question. Ouvrez l’un de vos robinets d’eau chaude. Si vous n’avez plus aucun débit, alors le problème est hydraulique et avant de penser à changer votre chauffe-eau électrique, faite appel à un plombier professionnel pour qu’il vienne diagnostiquer le réseau. En revanche, si l’eau coule tiède ou froide, vous êtes à coup sûr sur un problème de type électrique.

Dépannage chauffe-eau électrique

Le compteur disjoncte

Lorsque le compteur disjoncte c’est généralement la résistance qui est en cause, dans ce cas elle est généralement à changer.

  • Vérifier les branchements électriques (pour une installation neuve ou modifiée)
  • Vérifier la puissance EDF disponible (pour une installation neuve ou modifiée)
  • Vérifier les fusibles (avec un multimètre) et les disjoncteurs
  • Vérifier la ou les résistances (avec un multimètre)
  • Sur les modèles stéatite vérifier l’état intérieur du fourreau et de la bougie, retirer la calamine si nécessaire (goupillon + chiffon)

Il n’y a pas du tout d’eau chaude

Si le thermostat se met en sécurité sur un chauffe-eau électrique installé depuis de quelques années, en le réarmant, il devrait refonctionner mais c’est souvent les signes d’un détartrage imminent de l’intérieur du chauffe-eau.

  • Mettre l’appareil en marche forcée et vérifier que le courant arrive bien au chauffe-eau, sinon vérifier les fusibles/disjoncteurs puis le contacteur heures creuses.
  • Vérifier que le thermostat mécanique laisse passer le courant, sinon contrôler qu’il n’est pas en sécurité, le réarmer si c’est le cas (bouton de réarmement). Changer le thermostat si nécessaire.
  • Si le courant passe dans le thermostat, vérifier la résistance à l’aide d’un multimètre. Changer l’élément chauffant si nécessaire.

L’eau n’est pas assez chaude

  • Vérifier la température de l’eau le matin, celle-ci doit se situer entre 60 et 70°C (sans mitigeur). En cas de remplacement d’un ancien chauffe-eau (plus de 10 ans), il faut savoir que la température des anciens thermostats pouvait être supérieure à 80°C. Pour des raisons de sécurité cela ne se fait plus.
  • Vérifier la bonne position du chauffe-eau (attention aux modèles horizontaux prévus pour fonctionnement seulement dans cette position). S’assurer que le thermostat est bien réglé au maximum et que le câblage est correct en particulier sur les modèles « Tous Courants » branchés en Mono.
  • Mettre le chauffe-eau en marche forcée pendant 7 heures au moins (en dehors des heures creuses) sans soutirer d’eau. Puis procéder de la façon suivante : Contrôler que le tuyau de départ eau chaude est bien froid, s’il est chaud à environ 50cm, une fuite existe sur la distribution d’eau chaude. Contrôler qu’il n’y a pas de retour d’eau froide dans le circuit d’eau chaude (mitigeurs, vannes thermostatiques…). Pour cela, il faut fermer l’arrivée d’eau froide sur le groupe de sécurité puis ouvrir un robinet d’eau chaude le plus près possible du chauffe-eau. L’eau alors contenue dans les tuyauteries va s’écouler pendant quelques secondes. Attendre environ 1 minute et si vous constatez un écoulement d’eau froide même en petit filet c’est qu’un équipement (ex. robinetterie) est défaillant dans l’installation. Si l’eau est plus chaude en marche forcée qu’en heures creuses c’est qu’il y a un problème sur le contacteur jour/nuit (heures pleines/heures creuse), l’horloge ou le signal ErDF.

Il n’y a pas assez d’eau chaude sur un chauffe-eau électrique neuf

  • Vérifier le matin avant tout soutirage, que le tuyau de départ eau chaude est bien froid, s’il est chaud à environ 50 cm, une fuite existe sur la distribution d’eau chaude.
  • Vérifier la température de l’eau le matin, celle-ci doit se situer entre 60 et 70°C (sans mitigeur). En cas de remplacement d’un ancien chauffe-eau (plus de 10 ans), il faut savoir que la température avec les anciens thermostats pouvait être supérieure à 80°C. Pour des raisons de sécurité cela ne se fait plus.
  • Vérifier qu’il n’y a pas de retour d’eau froide dans le circuit d’eau chaude (mitigeurs, vannes thermostatiques …). Pour cela, il faut fermer l’arrivée d’eau froide sur le groupe de sécurité puis ouvrir un robinet d’eau chaude le plus près possible du chauffe-eau. L’eau alors contenue dans les tuyauteries va s’écouler pendant quelques secondes. Attendre environ 1 minute et si vous constatez de l’eau froide qui coule même en petit filet c’est qu’il y a un équipement défaillant dans la distribution.

Il n’y a pas assez d’eau chaude sur n chauffe-eau électrique ancien

  • Vérifier tous les éléments chauffants (sur un chauffe-eau « tous courants » un ou deux éléments de la résistance peuvent être défectueux).
  • Remplacer la résistance si nécessaire.
  • Remplacer éventuellement le thermostat par une pièce d’origine bien adaptée au modèle du chauffe-eau.
  • Si après ces opérations de contrôle ou de remplacement, le problème persiste, vérifier le temps d’alimentation du contacteur EDF. Pour cela vous pouvez brancher une horloge électrique raccordée aux bornes d’entrée du thermostat. L’horloge doit avancer de 8 heures par jour.
  • Vérifier le matin, avant tout soutirage, que le tuyau départ eau chaude est bien froid, s’il est chaud, une fuite existe sur la distribution d’eau chaude.
  • Vérifier un éventuel retour d’eau froide par le réseau eau chaude dans le chauffe-eau (mélangeurs, mitigeurs, vannes thermostatiques défaillantes). 7. Vidanger le chauffe-eau et détartrer l’élément chauffant si nécessaire.

Le chauffe-eau fuit

  • Au niveau du groupe de sécurité, pendant la chauffe. Cette fuite est normale. Le volume de l’eau augmente en chauffant, ce volume excédentaire s’écoule par le groupe.
  • Cet écoulement doit s’évacuer vers les eaux usées, si ce n’est pas le cas, il faut réaliser cette évacuation ou installer un vase d’expansion sanitaire.
  • Si un écoulement d’eau a lieu par le groupe en dehors de la période de chauffe, c’est que la pression de réseau est supérieure à 7 bars ou que des saletés sont coincées sous le clapet du groupe de sécurité. Mettre en place un réducteur de pression ou nettoyer le clapet.
  • Fuite au niveau de la bride : resserrer les écrous de la bride et mettre en chauffe l’appareil pour le tester à 7 bars. Si cette opération ne donne pas satisfaction, vider le chauffe-eau, démonter la bride, vérifier la position du joint. Si le joint est mal placé, le remettre en place (le remplacer si nécessaire) et remonter l’ensemble, Si le joint est bien monté d’origine, vérifier un éventuel défaut d’étanchéité au niveau de l’élément chauffant, ou du fourreau stéatite (le remplacer si nécessaire).
  • Fuite au niveau de la cuve : remplacer le chauffe-eau. En cas de remplacements fréquents, il faut faire réaliser une analyse de l’eau.
  • Fuite au niveau des raccords entrée/sortie eau : il s’agit probablement d’un raccordement fait avec des manchons laiton directement vissés sur le chauffe-eau, d’où une corrosion galvanique. Démonter ces manchons et les remplacer par des pièces en acier ou en fonte, un manchon diélectrique, après avoir fileté à nouveau les extrémités des tubes (nettoyage). Si les filetages sont très abîmés, l’appareil sera à remplacer. Prendre soin d’assurer une bonne étanchéité (filasse, téflon …).

Attention

Les modèles verticaux sur socles (posés à terre) sont équipés d’une fausse porte en dessous. Vérifier son étanchéité en cas de fuite en partie basse et pratiquer comme ci-dessus (fuite au niveau de la bride). Les fourreaux des résistances stéatites peuvent se corroder dans le temps mais ce défaut ne justifie pas forcément le remplacement du chauffe-eau complet.

La cuve du chauffe-eau est déformée ou éclatée

Il s’agit d’un défaut de fonctionnement du groupe de sécurité ou éventuellement d’un défaut d’installation (pas de groupe de sécurité ou robinet/clapet entre la cuve et le groupe), sachant que cette dégradation ne peut se produire qu’à partir de pressions très importantes (plus de 20 bars) sur des chauffe-eau de qualité professionnelle.

Si le groupe n’évacue pas les 2 à 3% de volume supplémentaire pendant la chauffe, la cuve du chauffe-eau gonfle en conséquence. La pression atteinte dans un appareil est supérieure à 20 bars au bout de trois heures de chauffe.

Remplacer le chauffe-eau électrique et bien sûr mettre un groupe neuf (ou modifier l’installation s’il s’agit d’un défaut sur celle-ci). Il est obligatoire de manœuvrer le groupe de sécurité 2 fois par mois pour éviter le bouchage de la soupape de sécurité donc ce genre d’incident.

Le chauffe-eau fait de la vapeur

  • Couper ou faire couper immédiatement l’alimentation électrique et ouvrir légèrement une sortie d’eau chaude pour refroidir progressivement l’appareil.
  • Remplacer le thermostat par une pièce d’origine adaptée au modèle du chauffe-eau.
  • Remplacer le groupe de sécurité qui a pu se dégrader au passage de la vapeur.

Si ce phénomène apparaît lors de la 1ère mise en chauffe, vérifier que l’alimentation électrique est bien réalisée et que le thermostat n’a pas été court-circuité lors de l’installation (branchement direct de la résistance).

Le chauffe-eau fait du bruit

Bouillonnement / Bruit de petites explosions :

Un bruit de bouillonnement pendant la chauffe n’est pas dangereux et ne se traduit pas par une dégradation du chauffe-eau. Ce bruit provient de l’ébullition de l’eau au contact avec la résistance blindée. Celle-ci est en général entartrée et des points chauds (> 150°C) apparaissent, provoquant une caléfaction et ces bruits de bouilloire. Le détartrage ne résout pas le problème de façon durable, seule un chauffe-eau avec une résistance stéatite peut garantir une chauffe silencieuse avec toutes les qualités d’eau et quel que soit l’état du fourreau de résistance.

Un autre phénomène peut accentuer ce bruit de bouilloire, il s’agit du mauvais fonctionnement du clapet anti-retour du groupe de sécurité. Si ce clapet fonctionne normalement, la pression d’eau s’élève rapidement à 7 bars pendant la chauffe. A ce niveau de pression, la température de l’élément au contact avec l’eau doit être supérieure à 160°C pour provoquer l’ébullition.

En cas de non étanchéité du clapet, la pression reste au niveau de celle du réseau soit 3 ou 4 bars, l’ébullition apparaît alors vers 110/120°C température normale pour une résistance blindée. Pour résoudre ce problème il faut nettoyer le clapet ou remplacer le groupe de sécurité. En cas de récidive, il faut soit installer un traitement anticalcaire approprié (ex. adoucisseur) ou choisir un chauffe-eau à résistance stéatite.

Coups de bélier :

Les bruits de type « coup de bélier » seront beaucoup plus difficiles à éliminer. Le chauffe-eau ne peut pas émettre de tels coups, mais sa cuve sert d’amplificateur aux différents bruits provoqués par des phénomènes hydrauliques. Ce phénomène se rencontre plus fréquemment avec des installations équipées de robinetteries à fermeture rapide (mitigeurs, électrovannes…)

Quelques pistes :

Contrôler la pression d’alimentation et placer un réducteur si celle-ci est supérieure à 5 bars.

Fermer légèrement le robinet de l’arrivée d’eau au groupe de sécurité.

Placer un anti-bélier sur le réseau en amont du chauffe-eau

Placer un flexible sur la tuyauterie

Modifier la tuyauterie (Ø plus important, lyre …).

Seuls des essais en situation vous permettront d’éliminer ces bruits dont la provenance n’est pas toujours facile à déterminer. Ne remplacez jamais un chauffe- eau pour cette raison.

Le chauffe-eau électrique fait de l’air

  • Ce phénomène apparaît sur des chauffe-eau alimentés avec une eau très aérée suite à des travaux ou des baisses de pression importantes sur le réseau de distribution. La cuve sert alors de « pot » dégazeur. Dans le cas où cela persisterait contacter le distributeur d’eau qui pourra peut-être y remédier. Si il est impossible de traiter à ce niveau, prévoir un pot avec dégazeur au départ de la distribution d’eau chaude.
  • Un autre phénomène « d’air » dans les chauffe-eau est apparu depuis quelques années avec les sécheresses successives. La qualité de l’eau s’est fortement dégradée dans certaines régions. Les taux de chlorures se sont élevés à des valeurs non conformes aux normes en vigueur (potabilité et agressivité).

Ces taux élevés de chlorures parfois supérieurs à 400 mg/L provoquent une dissolution chimique des anodes en magnésium avec dégagement de gaz. Cela se traduit; le matin ou après une période de quelques heures sans puisage, par une poche d’air en haut de la cuve et par des projections très désagréables d’eau chaude et d’air au robinet lors des soutirages. De plus l’anode magnésium est rapidement détruite, supprimant ainsi la protection cathodique de la cuve du chauffe-eau. Ce phénomène d’air disparaît bien sûr après la destruction totale de l’anode.

L’eau à une mauvaise odeur

  • Cette odeur peut provenir de bactéries se développant dans la cuve, de matières organiques en décomposition ou d’une qualité d’eau non-conforme (sulfates).
  • Même si l’abaissement de la température de l’eau dans les chauffe-eau est possible, il est déconseillé de descendre en dessous de 50°C, certaines bactéries (légionellose) pouvant se développer à ces basses températures.
  • Un dépôt de matières organiques au fond de la cuve peut aussi provoquer des odeurs. Vider, rincer et éventuellement désinfecter (pastille de javel).
  • Un taux de sulfate élevé provoque une réaction chimique avec le magnésium de l’anode, accompagnée d’un dégagement d’hydrogène sulfuré très malodorant (odeur d’œuf pourri). Ce phénomène désagréable n’est pas du tout dangereux. Traiter l’eau ou démonter l’anode magnésium. Les chauffe-eau ACI ne sont pas concernés par les réactions d’anode magnésium.

L’eau est sale

La cuve du chauffe-eau est alimentée en eau froide en partie inférieure et la prise d’eau chaude se fait en partie haute. Toutes les particules en suspension dans l’eau du réseau se déposent en fond de cuve. Un appareil de 200L décante ainsi environ 70m3 d’eau par an et il faudra donc de temps en temps nettoyer le fond de la cuve. Pour cela, il est nécessaire de vider le chauffe-eau et de démonter la bride pour éliminer toutes les boues.

Une coloration rouge de l’eau chaude peut aussi avoir pour origine une corrosion importante de la cuve, coloration qui se voit plus lorsque l’appareil n’a pas été utilisé pendant plusieurs jours : vider le ballon, vérifier l’état du revêtement interne et éventuellement changer l’anode ou le chauffe-eau qui risque de percer et fuir prochainement.

Entretien

Pour rappel, il est nécessaire de réaliser des entretiens réguliers de son chauffe-eau électrique pour en garantir son bon fonctionnement et sa longévité.

L’entretien par l’usager

  • Manœuvrer le groupe de sécurité 1 à 2 fois par mois. Cette opération permet d’évacuer d’éventuels dépôts pouvant à la longue obstruer la soupape.
  • Contrôler régulièrement la qualité et la dureté de son eau (surtout avec un chauffe-eau sans protection contre le calcaire type « ACi »).

L’entretien par un professionnel

  • Vérification de l’anode magnésium tous les deux à trois ans (la remplacer au besoin), détartrage des résistances et nettoyage du fond de cuve en fonction de la qualité de l’eau utilisée.
  • Contrôle de la température d’eau chaude (70°C maxi).
  • Contrôle du bon fonctionnement du groupe de sécurité. Un groupe qui ne « perd » pas pendant la chauffe est défectueux, son clapet anti-retour est inefficace et la surpression retourne dans le réseau. Nettoyer le clapet ou remplacer le groupe si nécessaire.